L'été, l'été, l'été c'est fait pour jouer

1er mai 2008.
Aujourd'hui j'ai découvert une crevaison à mon velo. Je me croyais prêt pour une virée à me faire éclater les mollets lorsque je suis descendu à la remise. Il y était toujours, exactement comme je l'avais laissé. Suspendu pour lui éviter les tors de l'humidité, il y était toujours, exactement comme je l'avais laissé.

Lorsque je suis descendu, j'ai croisé un homme au stationnement. Il effectuait l'entretien printanier pour faire disparaître les dernières traces de l'hiver. Il soufflait le sable... vous imaginez: le machin à essence, avec un moteur et pas de silencieux. Vous savez? Le genre d'appareil qui fait plus de bruit qu'un balais, qui coûte plus cher qu'un balais, qui pollue combien plus qu'un balais. "Ca fait d'la belle ouvrage?!" lui dis-je, circonspect. "Ah ouais! Ca va crissement plus vite qu'au balais!", me repondit-il, roulant des mécaniques. Il soufflait le sable avec sa souffleuse à essence. Puisque cet engin est sophistiqué, léger, manoeuvrable et puissant, le petit homme est vraiment content. Tellement plus qu'avec un balais et un porte-poussière. Tiens, tiens, ça me fait penser... il n'a pas de porte-poussière... Non, lui il souffle le sable. N'importe comment, c'est pas grave, il souffle et souffle encore.

Lorsque l'air ambiant fut complètement envahit par la poussière de sable et que mon homme, sans lunettes et sans masque, s'est mis à tousser, je me suis enfuis vers la remise. Je me voyais déjà enfourchant ma bicyclette, la route devant moi, d'la belle 'sphalte neuve en un endroit. J'ai ouvert la porte, déverouillé le cadenas et j'ai vu mon vélo qui était toujours là, exactement comme je l'avais laissé: avec son pneu crevé.

Penaud, je m'en suis retourné aider mon homme à balayer.