Plan vert et taxes de poussières
" Car tu es poussière et tu retourneras en poussière "
Si Moïse entendait discourir Stéphane Dion, il croirait revivre. Le chef de l'opposition officielle a présenté aujourd'hui le nouveau contrat environnemental qu'il souhaite établir entre l'état et les pollueurs. Après la création du Groupe TSX (à ne pas confondre avec le gang des BMX), voici qu'entre dans l'arène des marchés mondiaux la bourse du carbone. Vous connaissez? Laissez moi résumer.
La bourse du carbone est un concept qui découle de la signature du protocole de Kyoto en2005, qui visait à contrôler et catalyser la réduction de gaz à effet de serre (GES) à l'échelle mondiale. L'Europe s'est immédiatement doté d'une telle bourse. Les États-Unis, eux qui n'ont pas eux ratifié le protocole, connaissaient déjà le tabac pour en avoir jeter les bases en 2003 avec le CCX, le Chicago Climate Exchange. Contrairement à l'Europe ainsi qu'à leur politique de conscription, les États-Unis optent pour une participation volontaire...
La bourse du carbone est ni plus ni moins que la façon pour des industries et des institutions de négocier le droit d'émettre des GES avec des entités moins polluantes. Par exemple, je produis de l'électricité avec du charbonce qui produit beaucoup de GES (on s'imagine très bien...) La croissance de la consommation est telle qu'il me sera impossible de réduire mes émissions au niveau de 1991 et encore moins d'atteindre l'objectif Kyoto (niveau de 1990 -5,2%). Impensable. Par contre, moi voisin a une usine de pâtes et papiers. Les nouveautés technologiques et le recyclage lui permettent non seulement de réduire ses émissions de GES mais même d'emmagasiner des crédits GES. En plus d'avoir amélioré sa rentabilité, il pourra maintenant me vendre ses crédits et accroître son profit. Pas bête me direz vous.
Pas bête effectivement. En théorie, cette stratégie vise une diminution globale des GAS. Comment diable est-ce possible si une entreprise sur deux réduit ses émissions et que l'autre moitié les augmente? Bien sûr les écolos seront rémunérés pour leur vertue, bien sûr que les gros méchant pollueurs voudra changer ses façons de procéder et augmenter lui aussi sa rentabilité. Le fera-t-il? Et quand? Quand cessera-t-il d'être pollueur? Lorsque son indusrie sera propre ou lorsqu'elle aura les moyens de payer?
Monsieur Dion a un plan vertueux en tête d'engendrer ainsi des économies qui seront redistribuées vers le bon peuple et le concitoyen. 15 milliars redistribués en crédits d'impôts de toutes sortes. Mais quand?
Je n'ai rien contre la vertue, comme je n'ai rien contre la prévention. Dans toutes les sphère de la société, un dollar investit en prévention, peu importe la nature ou le domaine, engendrera des économies pour l'ensemble de la société. Mieux, chaque dollar investit sauve même des vies. C'est un fait recconnu et apprécié de tous mais difficilement mis en application. Pourquoi? Parce que la rentabilité se fait attendre, que les mesures à mettre en place demandent de trop grands sacrifices et parce qu'un manque de vision caractérise notre civilisation de consommateur-jeteur.
Il me reste quand même une drôle de question en tête. Si de poussière je retourne poussière, et de carbone je deviendrai carbone (rien ne se perd, rien ne se cré, hein m'sieur de Lavoisier!), combien d'actions pour ma décompositon à la bourse du carbone? Que me rapportera et me motivera à récupérer le verre et le plastique? Est-ce que je devrais vraiment attendre cette bourse pour changer ma voiture pour une plus petite? Dois-je attendre avant même de penser à l'idée de marcher plus souvent? Ou d'éviter d'utiliser des phosphates dans une brassée de blanc?
SVP, dites-moi quand...
1 commentaire:
Salut et merci du partage.
Des articles intéressants, puis plus rien depuis plusieurs mois. Parti?
c’est par hasard que j’ai atterri sur ton blog. le mien est consacré à la connaissance de soi (http://connaissancedesoi.blogspot.com/). si le coeur t'en dit, tu es bienvenu.
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